Livraison, cosmétique maison, conseil, coaching, VTC… : diverses activités peuvent être exercées en autoentrepreneuriat, pour payer ses études ou tester un métier par exemple. Faisons le point sur les risques et les opportunités de ce statut.

Il n’existe pas de statut idéal mais vous devez connaître l’ensemble des paramètres de votre activité pour choisir celui qui sera le plus adapté à votre situation.


Les risques et limites de l’autoentrepreneuriat : peu de protection sociale pour beaucoup de responsabilités

·         Un statut précaire

Nombre de jeunes étudiant·es trouvent un travail à condition de l’exercer en autoentrepreneuriat, ce qui les attache à un donneur d’ordre. Ce n’est pas le cas pour toutes les activités mais c’est une réalité pour les livreurs et livreuses, exemple courant chez les jeunes. Quand on travaille beaucoup pour gagner peu, dans une certaine précarité, le statut de « chef·fe d’entreprise » n’est que de pure forme.

·         Une protection sociale limitée 

L’autoentrepreneur·e ne bénéficie ni d’une mutuelle d’entreprise ni d’un dispositif de prévoyance. Concernant le droit aux allocations chômage, il est soumis à conditions — pour en savoir plus, rendez-vous sur le site Pole-autoentrepreneur.com.

Les cotisations sociales de l’autoentrepreneur·e étant calculées à partir du chiffre d’affaires et non du bénéfice, c’est un statut qui coûte cher au regard de la faible protection sociale qu’il propose.

·         Votre responsabilité personnelle peut être engagée

Selon votre activité, votre responsabilité personnelle peut être engagée et donner lieu à des poursuites. Si vous provoquez un accident lors d’une livraison, par exemple, ou une allergie avec les cosmétiques maison que vous fabriquez et vendez, ou encore une intoxication alimentaire avec votre activité de petite restauration.

De plus, votre patrimoine personnel peut être saisi, ce qui n’arrive pas quand on crée une SARL (société anonyme à responsabilité limitée). Certaines activités demandent donc de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle (RC professionnelle), ce qui représente un coût.

·         Ni frais déductibles, ni TVA récupérable

En tant qu’autoentrepreneur·e, vous ne pouvez déduire aucuns frais professionnels ni récupérer la TVA. Cela suppose de créer une activité avec le moins d’investissement de départ possible, ne nécessitant pas d’acheter du matériel et du stock, ou de louer des locaux.

·         Un chiffre d’affaires limité

Le plafond annuel du chiffre d’affaires d’une microentreprise, autre appellation de l’autoentreprise, varie selon les catégories d’activité. En 2023, il est de :

  • 188 700 € pour l’achat ou la revente de marchandises, la vente de denrées à consommer sur place et la prestation d’hébergement (revenus BIC (bénéfices industriels et commerciaux)).
    • 77 700 € pour les prestations de service commerciales ou artisanales (BIC) et les activités libérales (revenus BNC (bénéfices non commerciaux)).

Ces chiffres peuvent vous sembler dérisoires ou mirobolants, plus ou moins facilement atteignables selon votre projet et vos objectifs à moyen terme.

Le conseil du coach Objectif Emploi Orientation :

« Posez-vous quelques questions : – Mon activité est-elle ou non destinée à durer et à se développer ?
– Quelles sont mes projections en la matière ?
– Mon activité est-elle ma principale source de revenus ou un complément de revenus ?
En répondant à ces questions, vous pourrez déterminer si la limitation de chiffre d’affaires constitue ou non un frein. »


Les opportunités et avantages: Des formalités allégées et une souplesse organisationnelle

·         Des formalités de création d’activité allégées

Pour créer votre activité, rendez-vous sur le site de l’INPI, Institut national de la propriété industrielle, qui vous donne accès au Guichet unique. Depuis le 1er janvier 2023, c’est la seule voie pour effectuer vos formalités.

·         Peu d’obligations comptables et administratives

Le mode de calcul pour le paiement des cotisations sociales et charges fiscales est simplifié. Ce peu d’obligations vous dispense d’avoir à payer un comptable et un expert-comptable.

  • L’exonération partielle et dégressive des cotisations sociales

Depuis le 1er janvier 2020, date d’entrée en vigueur du décret n°2019-1215 du 22 novembre 2019, la création d’entreprise peut donner droit à l’Aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise (ACRE), soit une exonération de 50% des cotisations sociales pendant un an. Mais cette exonération n’est pas automatique pour les autoentrepreneur·es.

À noter : en cas de chiffre d’affaires nul, vous ne payez pas de cotisations sociales mais la déclaration reste obligatoire. Ce n’est pas sans conséquences sur le calcul de vos droits à la retraite, et sur le montant de vos indemnités journalières en cas de maladie ou de maternité. Choisir de payer des cotisations minimales ou de souscrire des assurances privées est alors une façon de garantir votre protection sociale.

Pour en savoir plus, consultez le site officiel d’informations administratives pour les entreprises et la fiche pratique sur les cotisations sociales et fiscales en autoentreprise.

·         Un statut pour toutes et tous, ou presque

Pour devenir autoentrepreneur·e, nulle obligation d’apport de capital. De plus, que vous soyez  étudiant·e, salarié·e, en recherche d’emploi ou retraité·e, vous pouvez devenir autoentrepreneur·e. Le statut est en outre ouvert à toutes les professions, excepté les professions règlementées.

·         Une organisation souple

Vous pouvez exercer votre activité à titre complémentaire ou exclusif, pour arrondir vos fins de mois, travailler en parallèle de vos études, tester une activité… Et décider de l’organisation de votre temps.

Le conseil du coach Objectif Emploi Orientation :

« Avant de vous lancer, pesez bien le pour et le contre en termes financiers, organisationnels, et en termes de qualité de vie au travail, pour savoir ce qui est le plus adapté pour vous. »

Par ailleurs, si vous avez encore des interrogations à propos de votre orientation, utilisez le service de coaching Objectif Emploi Orientation et un conseiller répondra à toutes vos questions.